samedi 20 décembre 2014


I. GEOGRAPHIE
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La capitale
Erevan
Système politique
République
Langue
Arménien (Russe couramment pratiqué)
Population
3 260 600 habitants
Monnaie
Le Dram
Religions
Chrétiens de rite apostolique (95%)
Autres chrétiens (3%)
Musulmans (0,5%)


L'Arménie a des frontières communes avec la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Iran, la Turquie et n’a donc aucune façade maritime. Le territoire est actuellement de 29 800 km2. Enclavée, l’Arménie possède un relief essentiellement montagneux et comprend de nombreuses hautes chaînes de montagnes (près de 47 % du territoire), des cirques, des montagnes volcaniques éteints, des plateaux de lave et des plaines. Le point le plus culminant de l'Arménie est le sommet de la montagne Aragats (4090m).F:\ARMENIE\Arménie actuelle\armenia-topographic-map_63a4.jpg
Le climat est nettement continental : les températures affichent un écart important entre hiver et été, ceci étant encore plus marqué en altitude élevée.
L’été peut être très chaud, avec des températures pouvant monter jusqu’à 40°C (chaud et sec) et descendre jusqu’à -5° et -20°C.
II. HISTOIRE
L’Arménie n’est pas qu’un pays, c’est avant tout un peuple, un art, une culture à part entière qui a son propre rite catholique. Face aux invasions, les Arméniens ont toujours fait preuve dans leur histoire d’une volonté farouche de conserver leur identité. Même si leur culture a été influencée par leurs voisins dans de nombreux domaines.
  1. L’Arménie préchrétienne
Entre le IXème et le VIème siècle av. JC, l’Arménie est un territoire composé de plusieurs peuples divisés en 2 régions principales : l’Ourartou et l’Assyrie.
Peuple nomade, les Arméniens se stabilisent au Vème siècle après JC et subissent alors des influences perses et gréco-romaines jusqu’au IIIème siècle.
C’est à cette période, que l’Arménie va devenir la première nation chrétienne de l’Histoire.
  1. Une Arménie chrétienne
Un des évènements le plus marquant de l’Histoire de l’Arménie, est sa conversion au christianisme. En effet, le christianisme s’installe en Arménie grâce à Grégoire l’Illuminateur.
Vers 284-305, le roi Tiridate II persécute une congrégation de religieuses. Selon la légende, ces dernières fuient l’empereur romain qui poursuit avec assiduité Hripsime la plus belle d’entre elle.  Elle quitte alors Rome accompagnée de toute la congrégation pour rejoindre l’Arménie où le roi la remarque immédiatement et veut ensuite en faire son épouse. Fortifiée par l’Esprit Saint, la jeune vierge lui résiste. Tiridate la fait mettre à mort avec ses quarante autres compagnes. Pour châtiment de ce crime, le roi est alors changé en porc sauvage.
Quelques temps plus tard, un chrétien nommé Grégoire, venant de Cappadoce cherche refuge en Arménie. Il est bien reçu à la cour de Tiridate, où l’on apprécie  beaucoup la « sagesse des Grecs ». Puis, dénoncé comme chrétien, il refuse sous la torture de renier sa foi et est jeté en prison dans la « Fosse profonde ». La sœur du roi étant chrétienne, ainsi que quelques autres membres de son entourage, obtint la libération du captif. Mais de nombreuses légendes, toutes aussi rocambolesques les unes que les autres  inverses l’ordre des évènements et les pare de couleurs fabuleuses.E:\ARMENIE\Histoire Arménie\220px-Stgregoryilluminator.jpg
Tandis que les missionnaires que Grégoire avait ramenés avec lui de Cappadoce évangélisaient le pays, le roi, qui avait reçu le baptême avec sa famille et toute son armée, détruisit les temples dédiés aux idoles.
Confesseur et évêque du IVème siècle, Grégoire l’Illuminateur est ainsi le véritable fondateur de l'Église arménienne, même si une tradition fait remonter les premières communautés chrétiennes à l'époque apostolique (Ier siècle) avec les apôtres Saint Thaddée et saint Barthélémy. Grégoire ayant convertit le roi Tiridate II ainsi que sa famille,  l'Arménie fut la première nation à reconnaître le christianisme comme religion d'État. On lui attribue de nombreux miracles.  Grégoire et ses successeurs fondèrent alors les premières églises typiques du rite apostolique arménien.
  1. Entre les empires Ottoman, perse et russe
Entourée de pays majoritairement musulmans, l’Arménie a donc toujours subit une influence orientale et s’en ait enrichie.
En mai 1453, les Turcs Ottomans s'emparèrent de Constantinople, la capitale de Byzance. L'Arménie sera dorénavant une zone d’affrontement, à la fois partagée entre le jeune Empire Turc et celui de la Perse.
Les Ottomans prennent donc le dessus et contrôlent alors le pays pour plusieurs siècles.
En 1914, les Arméniens ne furent plus que 2 250 000 (suite aux massacres, conversions forcées à l’islam et à l’exil). Dans l’Empire ottoman, ils  subissaient une discrimination officielle. Ils étaient considérés comme des citoyens de seconde catégorie qui devaient payer plus d’impôts. Ils n’avaient pas le droit de porter d’armes (contrairement aux musulmans) et ne pouvaient témoigner devant les tribunaux. Dans leur grande majorité, les Arméniens étaient des paysans pauvres qui devaient en plus subir les violences des nomades kurdes armés venant régulièrement les rançonner.
Grâce à leur foi profondément ancrée, les arméniens ont toujours réussi à surmonter les pires épreuves.
  1. Arménie du XXème
Le génocide ou la « Grande Catastrophe »
Exterminations et déportations
Le 29 octobre 1914, la Turquie s’allie à l’Allemagne et entre en guerre contre les Alliés. Dès janvier 1915, les soldats arméniens de l’armée ottomane sont désarmés  pour être affectés dans des « bataillons de travail » où ils sont assassinés par petits groupes. Le peuple est dorénavant privé de défenseurs.
La guerre déclarée par le sultan le 1er novembre 1914, annonce clairement ce projet d’ « épuration ethnique ».
Dans la nuit du 24 avril 1915, à Constantinople sont arrêtés, les intellectuels et notables arméniens. Les jours suivants, ils seront 2 000, dans la capitale, à être emprisonnés, déportés et assassinés. Vient ensuite le tour des nombreuses populations arméniennes des sept provinces orientales. C'est le début d'un génocide, le premier du XXème siècle.
Les femmes et les enfants sont réunis en longs convois et déportés vers le sud, dans des conditions épouvantables, sans vivres et sans eau. Les jeunes femmes et les adolescentes survivent toutefois. Elles sont enlevées par les Turcs ou les Kurdes, pour être vendues comme esclaves ou converties de force à l'islam et mariées.
En septembre, les  Arméniens de l'empire sont convoyés vers Alep (en Syrie), dans des wagons à bestiaux, puis transférés dans des camps de concentration dans le désert (comme à Deir ez-Zor) où ils ne tardent pas à succomber à leur tour.


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Bilan humain
L'empire ottoman comptait environ 2 millions d'Arméniens à la fin du XIXe siècle sur une population totale de 36 millions d'habitants.
Le gouvernement Jeunes-Turcs de l'Empire Ottoman par ce génocide foudroyant, a rayé de la carte près de 1.500.000 Arméniens. Il a laissé 50.000 orphelins et 450.000 rescapés dispersés dans ce qui deviendra la diaspora arménienne.
De nombreux Arméniens rescapés des massacres de 1915 ont débarqué à Marseille et se sont établis en France.Survivants du génocide arménien rapatriés à Jérusalem en avril 1918 - Crédit : agbu via Flick'r
Survivants du génocide arménien rapatriés à Jérusalem en avril 1918
Conséquences
Le gouvernement allemand, allié militaire de la Turquie, censure alors les informations sur le génocide. Et pour cause, l'Allemagne a placé durant le conflit près de 12 000 hommes dans le pays.
Après la guerre, le traité de Sèvres, signé le 10 août 1920 entre les Alliés et l'empire ottoman, prévoit le jugement des responsables du génocide.
Depuis cette époque, la République turque ne nie pas la réalité des massacres, mais en conteste la responsabilité et surtout rejette le terme de génocide. Pour elle, il s’agit d'une cruelle conséquence de la guerre, mais pas d'un acte prémédité et formalisé.
Ce génocide pose aujourd’hui toujours question, partout dans le monde, puisqu’en 2015, sera commémoré les 100 ans de la disparition de ce peuple.
L’Arménie soviétique : 1920-1991
Outre la domination turque, les Arméniens vont également subir au XXème siècle, durant presque soixante-dix ans, l’hégémonie soviétique. En effet, suite à la révolution russe d’octobre 1917, l’Arménie est intégrée à l’URSS en 1920 et subit comme ses voisins la politique de soviétisation. Les communistes ont pour objectifs de supprimer la culture arménienne, sa langue, sa religion. Politiquement, cette période sera particulièrement marquée par des tensions à peine voilée entre Arméniens et Azéris au sujet du Haut-Karabagh, surtout suite au rattachement de celui-ci par Staline à la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan.
Finalement, seule l’indépendance proclamée en 1991 libérera l’Arménie de l’emprise soviétique.
Une tragédie de trop
Le 7 décembre 1988, le nord de l’Arménie est ravagé en 37 secondes par un séisme d’une extrême violence. Plusieurs villes sont entièrement détruites. Le tremblement de terre Spitak de magnitude 7 (sur l’échelle de Richter) fait alors  60 000 victimes, des milliers de blessés et de sans-abri. C’est l’un des plus meurtrié du siècle, d’autant plus qu’aucun service de secours ne leur vient en aide, que l’aide internationale tarde à arriver et que les règles de constructions parasismiques dans les zones à risques n’ont pas été appliquées. Encore sous le régime communiste, c’est la première fois que  80 avions de secours internationaux remplis d’hommes et de matériel, sont autorisés à se poser en territoire soviétique. Malgré cette impressionnante mobilisation, peu de survivants pourront sortir des décombres : moins d’une centaine.E:\ARMENIE\Histoire Arménie\Séisme\seisme-tremblement-de-terre-armenie-1988-spitak_pics_809.jpg
  1. Arménie actuelle
Démographie
Aujourd’hui, l’Arménie compte environ 3 millions d’habitants, dont la majorité se trouve à Erevan.
Pendant ces dernières décennies, la baisse du niveau de natalité, le nombre importants d’avortements, le vieillissement de la population, les grands flux d’émigration et autres problèmes (guerres, troubles politiques, catastrophes naturelles…) ont changés la situation démographique de l’Arménie. Pendant de nombreuses années, la population arménienne a donc diminué. Aujourd’hui, elle se stabilise avec un accroissement naturel qui repart à la hausse.
La diaspora (dispersion d’un peuple ou d’une ethnie à travers le monde) arménienne est fort ancienne. Peuple de marchands et d’artisans autant que de paysans, les Arméniens se sont dès l’Antiquité essaimé à travers le monde.
Aujourd’hui, la diaspora arménienne se partage essentiellement entre les pays de l’ex-URSS les Etats-Unis, la France, le Moyen-Orient, l’Iran, l’Argentine et l’Australie. Les chiffres varient selon les sources,  leur fiabilité est donc douteuse, mais on compte environ 7,7 millions de personnes à travers le monde. La diaspora arménienne est plus importante numériquement que la population de l’Arménie (entre 2,5 et 3 millions d’habitants).
Cependant, l’actuelle diaspora arménienne s’est constituée au cours du 20e siècle par la fuite des arméniens, à la suite du génocide.E:\ARMENIE\ArmenianDiaspora.png





Politique
La République arménienne, crée en 1991 suite à la dislocation de l’URSS, met en place un régime présidentiel. Elle permet une restructuration des principales institutions du pays (justice, fiscalités…) grâce à  de nombreuses réformes entamées depuis 2003. Le pouvoir de l’Etat est exercé conformément à la Constitution et les lois fondées sur le principe de séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires.
La politique extérieure arménienne est profondément marquée par le conflit du Haut-Karabagh, territoire majoritairement peuplé d’Arméniens mais faisant partie juridiquement de l’Azerbaïdjan. De 1988 à 1994, ce conflit a entraîné une guerre qui a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes et plus d’un million de déplacés.
Suite au génocide, la Turquie et l’Arménie n’ont aucuns rapports diplomatiques et la frontière entre ces deux pays est fermée depuis 1993.
La Russie demeure l’allié économique et stratégique incontournable de l’Arménie. Premier investisseur en Arménie qui dépend d’elle pour ses approvisionnements en énergie (gaz et électricité), la Russie a donc considérablement renforcé son emprise sur ce pays: la seule base militaire de l’Arménie se trouve à Moscou.
L’Iran quant à elle est également un allié historique de l’Arménie.
Economie
Après 1991, l’Arménie a été confronté au passage d’une économie socialiste à une économie de marché. Les exploitations familiales, issues de la réforme, rencontrent de grandes difficultés. L’industrie, elle, doit se réorganiser.
Le pays s’efforce alors, avec l’aide de la Banque mondiale, de redresser son économie. Pour créer de nouvelles ressources, le gouvernement a choisi des secteurs prioritaires. Tout d’abord le tourisme, qui a repris fortement depuis 2001, avec des chiffres en hausse constante (plus de 300 000 visiteurs en 2005). Hôtels et restaurants se multiplient, non seulement à Erevan, mais dans tout le pays. Spécialités traditionnelles des Arméniens, la joaillerie et la taille de pierres précieuses puisées dans les ressources naturelles du pays, sont de solides compétences locales et permettent des relations commerciales avec la diaspora du monde entier.
Comme cela a été évoqué plus en avant, les frontières entre la Turquie et l’Azerbaïdjan sont fermées, ainsi l’Arménie est approvisionnée essentiellement par la Géorgie. Par ailleurs, le pays continu à être très dépendant de la Russie qui le fourni en énergie (en gaz surtout). En 2009, l’Arménie étant en crise, a eut recours au soutien du FMI. L’isolement géographique et l’émigration des jeunes Arménien (surtout des hommes) contribuent à la fragilité de l’économie arménienne.
Malgré ces difficultés, la croissance économique est depuis une dizaine d’années en forte progression (entre 5 et 15%) grâce notamment aux investissements étrangers. Cependant les principales activités économiques sont concentrées essentiellement à Erevan.
Social
Cette croissance n’améliore guère la vie quotidienne du citoyen moyen. Bien au contraire, l’écart se fait grandir entre le cercle restreint des nouveaux riches et ceux, de plus en plus nombreux, qui s’enlisent dans la pauvreté. En fait, la majeur partie de la population, privée de ressources régulières, vit d’expédients, de l’émigration des jeunes travailleurs en Russie ou en Asie centrale, ou d’argent envoyé par des parents vivant à l’étranger. Les anciennes classes moyennes de la société soviétique (cadres d’entreprises, professeurs, chercheurs, intellectuels et artistes), les ouvriers d’usines, les paysans et les retraités vivent dans le chômage ou la précarité. Mais l’Arménie reçoit tout de même une aide humanitaire internationale. Par tout cela, la hausse apparente du revenu moyen par habitant traduit en fait une dépendance de plus en plus importante.
Par les difficultés économiques rencontrées par la majorité des citoyens, ce climat est une incitation à l’émigration qui sévit depuis l’indépendance.  D’après le recensement  soviétique de 1989, l’Arménie comptait 3 600 00 habitants. Les motivations des migrants sont tout d’abord économiques.
Dans la société civile, certains, qui gagnent raisonnablement leur vie, décident néanmoins de partir à cause de la non-application des lois, de la corruption toujours présente, des fraudes électorales récurrentes et de la confiscation du pouvoir par l’armée.
SOURCES :
Bibliographie :
Dédéyan Gérard (dir), Histoire du peuple arménien, éditions Privat, 2007, 991p
Mahé Annie et Jean-Pierre,  Histoire de l’Arménie des origines à nos jours, éditions Perrin, 2012, 745p
Mahé Annie et Jean-Pierre, L’Arménie à l’épreuve des siècles, éditions Gallimard, 2005, 159p
Minassian Gaïdz, Géopolitique de l’Arménie, Ellipses éditions Marketing, 2005, 124p
Mouradian Claire, L’Arménie, PUF,  Que sais-je ? , 2013, 127p
Mutafian Claude et Van Lauwe Eric, Atlas historique de l’Arménie, éditions Autrement, collection Atlas 2001, 143p
A

Sitographie :

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