dimanche 9 août 2015

Enluminures imprimées sur baches 100/150cm posées à Tsaghkadzor

L'ange Gabriel surprend Marie qui lâche la pourpre, couleur des rois, qu'elle était en train de filer pour accueillir le roi du Monde. La tête ceinte d'un bandeau rouge pour signifier que son message ne vient pas de lui-même mais du Très Haut, l'ange porte le message en forme de croix annonçant le début mais aussi la fin du Sauveur en cette terre.
Marie fait signe d'acceptation de la main droite. Les textes apocryphes disent qu’à cet instant crucial de sa vie, elle était à la fontaine partie puiser de l’eau, symbole de fécondité et de maternité, comme le vase, forme utérine, qu’elle a posé pour écouter la voix de l’ange. Une jeune pousse verte est aussi symbole de fécondité et rappelle l'arbre de Jessé dont est issue la jeune fille.
Le Ciel en demi-cercle, forme divine, coule vers Marie pour lui apporter l’Esprit montré sous forme d’une colombe. Marie devient alors Mère de l'Eglise, ainsi construite autour d'elle, de forme arménienne, car c'est la première de l'histoire.
Les couleurs de vêtements sont inversées entre l'Ange et Marie : l'un d'ordre divin vient sur terre, l'autre humaine est divinisée par la présence du Sauveur.
La Vierge est vêtue de bleu qui exprime le détachement vis-à-vis du monde et l'envol vers Dieu et d’un manteau rouge qui manifeste le déferlement d'une vie exubérante et est le symbole de la vérité divine dans l'Ancien Testament. Symbole de l'amour, du sacrifice et de l'altruisme.  La pourpre était dans le monde antique en général et byzantin en particulier, la couleur du vêtement impérial. Le manteau de la Vierge « manphorion » est de cette couleur, symbole ici de royauté et de divinité, puisque Dieu l’a choisie pour être la Mère du Roi du monde.

L’ange à l’inverse, comme le Christ, s’habille de rouge symbole de pouvoir terrestre suprême et du bleu de sa divinité. Le bleu du manteau "himation" du Christ symbolise son caractère céleste, infini, sage et mystérieux. Céleste ou profond, il marque une participation au divin indicible,  au transcendant impalpable, à l’infini du ciel ou de la mer.
Le coq du tympan symbolise le Christ annonçant le commencement du royaume : la parousie
Les vivants (Ez.1:5-14 ; Ez.10:14-15 ; Ap.4:8-9 ) symbolisent les évangélistes ayant décrit la scène : Mt.1:18-24 et Lc.1:26-38  
Quatre anges, de tous les coins du monde, désignent le Messie aux sages et aux bergers apportant leur offrande : l'agneau du jeune berger rappelle la parole d'Isaïe et la tradition pascale, le bâton est celui du pasteur, tandis que les offrandes des mages signifient les qualités du Christ : l'or du Roi, l’encens du Divin et la myrrhe de l'Immortel.
Ce sont les apocryphes qui notent la présence de l’âne et du bœuf à la crèche. Jésus toujours désigné par l’auréole crucifère est couché dans la mangeoire conformément à l’écriture. Sa mère est couchée à ses côtés signifiant qu’elle a vraiment accouché humainement.
Joseph médite au pied de la source que produit Marie, comme tout père de famille, devant ce mystère extraordinaire, il porte le bâton de pasteur et de chef en forme de tau.
Le premier bain de l'enfant sanctifie le Graal où la servante Salomé selon la tradition apocryphe plonge la main pour affirmer l'humanité du Sauveur en vérifiant la température.
Marie est dans une forme de haricot, germe de vie, comme Jessé au pied de son arbre, dont elle est issue.
Les anges sont de couleur divine (bleu), les bergers sont aux couleurs de l'espérance (vert), Joseph y ajoute la joie (jeune) et les mages la royauté (rouge). Leurs tuniques montrent les trois âges de la vie comme les flots du départ routier scout : "ils évoquent ce qui en toi, de chaque âge ne doit jamais mourir. Jaune, couleur des louveteaux, couleur du soleil, pour que ta joie illumine ceux qui t'entourent. Vert, couleur des éclaireurs, de tout ce qui grandit, pour que l'espérance toujours t’entraîne plus loin. Rouge, couleur des routiers, couleur du sang et de l'amour, pour que tu n'épargnes ni l'un ni l'autre au long des jours que Dieu te donnera."
Les poissons du tympan tournent comme la roue de l'éternité, de la vie, et symbolisent le Christ : à cause de son nom ICHTUS et des miracles qu'Il a produit avec les apôtres (pêche miraculeuse en Lc.5:1-11, multiplication des pains, ...).
La scène est décrite par deux évangélistes : Mt.2:1-12 et Lc.2:1-20
Le Ciel, tente aux couleurs du Christ, emplit de la lumière de la trinité (trois lampes) entre deux églises, nouveau et ancien testament, sainte famille et prêtres de l’ancienne loi, est aussi la tente de la rencontre, le saint des saints, le sanctuaire, le tabernacle, le cœur du temple. Il s'ouvre à la verticale entre deux monuments : l'église d'Etchmiadzin (vatican arménien) et la synagogue de Jérusalem (vatican juif). L'enfant au centre fait ainsi le lien entre l'ancien et le nouveau testament.
Marie offre son enfant au prêtre Siméon, dont le cantique est chanté chaque soir à l'office des Complies, pour qu'il soit circoncis, entrant ainsi dans la coutume du temps et montrant le respect de Dieu pour la tradition des hommes. Jésus au dessus d'un autel rouge sang est déjà la victime offerte.
Joseph porte les deux colombes du rituel officiel et la prophétesse Anne porte les écritures pour montrer l'accomplissement d'une prophétie.
La Trinité inspirée du tympan de Noravank montre le Père tenant tendrement la tête du Fils, tous deux reliés par la colombe d' Esprit.

Un seul évangéliste a décrit la scène : Lc.2:21-40.  
Le Ciel d’où sort la main Paternelle avec un geste de bénédiction proclame : « Celui-ci est mon fils bien aimé » et envoie l’esprit matérialisé sous la forme d’une colombe. Le Jourdain entre deux montagnes sépare l’image en deux temps : l’avant et l’après Christ.
Le Christ entre Ciel et terre accepte le baptême et bénit les eaux, dominant ainsi l'esprit trouble des traditions païennes. Il porte le périsonium comme à la passion, son baptême de sang.
Un angé prépare la sortie des eaux avec un linge de couleur royale, un autre utilise les eaux du Jourdain désormais bénites pour féconder la terre par les plantes.
Jean-Baptiste pose une main sur la tête du Seigneur pour le baptiser et le montre de l’autre comme étant celui qui le précède.

Les poissons du tympan en forme de yin & yang, tournent comme la roue de l'éternité, de la vie, et symbolisent le Christ : à cause de son nom ICHTUS et des miracles qu'Il a produit avec les apôtres (pêche miraculeuse en Lc.5:1-11, multiplication des pains, ...).
Les quatre évangélistes racontent ce moment symbolique : Mt.3:13-17 ; Lc.3:21-22 ; Mc.1:9-11 ; Jn.1:29-34.  
Fête des peintres puisqu’elle donne modèle à l’iconographe et justifie son travail évangélique.
Le Christ habillé de lumière tenant en main les écritures qu'Il accomplit bénit ses disciples Pierre, Jacques et Jean. Le Ciel s'ouvre en forme de mandorle, faite de deux demi-cercles, forme parfaite, mais aussi du sexe féminin, porte de toute naissance. 
Les deux prophètes qui ont vu Dieu habillés de joie (jaune) désignent Jésus comme Divin. Elie tient l'épée de la justice et Moïse le bâton de pasteur et les tables de la Loi. 
Le mont Tabor accueille la scène mais les sommets des prophètes sont aussi le Carmel, le Sinaï et l'Horeb. 
Les trois disciples prosternés se cachent le visage comme jadis Moïse et Elie pour ne pas être transcendés.
Le paon du tympan symbolise l'immortalité du Christ car sa viande était réputée imputrescible au moyen âge.

Les trois évangélistes synoptiques racontent la scène : Mt.17:1-8 ; Mc.9:2-8 ; Lc.9:28-36.
De retour à Béthanie, malgré la crainte de ses disciples qui l'accompagnent, Jésus ressuscite son ami Lazare mort depuis quatre jours. La couleur verte de l'espoir et de la renaissance l'accompagne.
L'apôtre Thomas en tête dit : « allons et mourrons avec lui ».
Un inconnu tire sur le linceul pour délivrer le ressuscité comme le demande le Christ « déliez-le et laissez-le aller » et attester de la véracité de l'incroyable scène.
Marthe qui s'inquiète (Lc.10:38-42) et Marie, celle qui oint les pieds du Sauveur (Mc.14:3-4 ; Lc.7:36-50 ; Jn.12:3 ; Mt.26:6), les soeurs de Lazare sont à genoux, tandis que les pharisiens derrière conspirent encore malgré le miracle, formant de la montagne de Jérusalem un tas de boue
Le paon du tympan symbolise l'immortalité du Christ car sa viande était réputée imputrescible au moyen âge.

Bien que la scène ne soit racontée que par Jean (Jn.11:1-46), elle fait référence à Marthe et Marie (Lc.10:38-42) et l'onction de Béthanie (Mc.14:3-4 ; Lc.7:36-50 ; Jn.12:3 ; Mt.26:6).
7/ Rameaux
Jésus a envoyé deux apôtre au village d'en face prendre un âne et prévu le dialogue avec son maître.
Les disciples descendent avec lui à Jérusalem, les foules coupent des rameaux pour couvrir le sol sur son passage, les enfants acclament le Seigneur, contre l'avis des pharisiens bien installés. Le peuple acclame Jésus comme Sauveur en déroulant sous ses pieds rameaux et manteaux.
Zachée du haut de son sicomorre admire le Christ et prépare sa conversion  (Lc.19:1-10) .
Le coq (bleu divin) du tympan symbolise le Christ annonçant le commencement du royaume (fond rouge) : la parousie

Quatre évangélistes content la scène : Mt.21:1-9 ; Mc.11:1-10 ; Lc.19:28-40 ; Jn.12:12-19.
Jeudi Saint. 
Jésus sans manteau, tunique de couleur royale, un linge blanc aux reins pour le lavement des pieds de ses disciples. Ciel et siège ont la couleur divine pour rappeler son manteau et le ciel de la crucifixion à venir. Les apôtres forment un bloc ocre jaune : terre, joie et jeunesse. Un bloc comme l'Eglise naissante, seuls Pierre et Jean sont vraiment identifiés car les autres sont aussi nous. 
Judas sans auréole a déjà fait son choix, la bourse à la main car il en était chargé, la tunique de couleur glauque, entre le bleu et le vert, ambiguë. Il tourne le dos à la Cène puis s'enfuie de profil, signe encore d'ambiguïté dans l'enluminure car on ne voit pas tout son visage.
Le cercle de la table comme celui du pain, corps du Christ est la forme parfaite, sans angle, sans début ni fin, éternelle, divine.
Les poissons du tympan en forme de yin & yang, tournent comme la roue de l'éternité, de la vie, et symbolisent le Christ : à cause de son nom ICHTUS et des miracles qu'Il a produit avec les apôtres (pêche miraculeuse en Lc.5:1-11, multiplication des pains, ...).

Seul Jean raconte le lavement des pieds : Jn.13:1-20. Les quatre évangélistes racontent la trahison de Judas : Mt.26:20-25 ; Mc.14:17-21 ; Lc.22:14 ; Jn.13:21-30. Les trois synoptiques et Paul racontent la Cène : Mt.26:26-29 ; Mc.14:22-25 ; Lc.22:15-20 ; 1Co.11:23-26.
Vendredi Saint.
En vert, couleur d'espérance et de croissance, Marie Madeleine tient la précieux parfum avec lequel elle avait lavé les pieds du Seigneur et ainsi déjà préparé son embaumement ; à l'opposé Jean prophète des nouvelles écritures.
En rouge, Marie, l'amour d'une mère et le centurion converti Longinus le sang de la guerre. 
Deux femmes la pécheresse repentie et l'Immaculée conception. Deux hommes, le disciple le plus cher et le persécuteur converti. Les deux extrêmes de l'humanité rachetées par le sacrifice du Christ sur le lieu du crâne, Golgotha, crâne d'Adam le premier homme sur lequel pousse la croix du Premier des hommes, habillé du périsonium bleu divin comme à son baptême.
Sacrifié pour la terre entière et tous les temps du jour à la nuit, comme l'attestent le soleil et la lune. Les astres tombent : le cosmos se tait car le Roi se meurt.
Les anges récoltent le précieux sang du graal que les hommes ne cesseront de chercher.
La Trinité inspirée du tympan de Noravank montre le Père tenant tendrement la tête du Fils, tous deux reliés par la colombe d' Esprit.

Tous les évangiles racontent le crucifiement : Mt.27:33-55 ; Mc.15:22-40 ; Lc.23:33-49 ; Jn.19:17-28.
10/ Anastase
Samedi Saint. 
Tandis que le monde pleure sa mort, Jésus brise les portes des enfers, écrasant l'ennemi sombre qui retient en ses lieux clefs et cadenas, signes d'enfermement, et prend par la main les humains en attente depuis la Genèse, en commençant par les premiers nés : Adam et Eve. Inspirée de la fresque de St Sauveur un Chora, une des rares représentations où le Christ prend la main du couple, habillé de couleurs complémentaires, et non seulement de l'homme.
Le violet symbolise d'autres couples, âmes repenties et le gris les autres vocations monastiques.
L'habit blanc du Christ, comme pour la transfiguration, donne toute la lumière de la scène sur fond de mandorle bleue. 
Le paon du tympan symbolise l'immortalité du Christ car sa viande était réputée imputrescible au moyen âge.

Aucun évangéliste n'est présent car la scène est apocryphe.
Pâques, apparition aux Saintes femmes myrrhophores, c'est-à-dire littéralement qui portent la myrrhe pour embaumer le corps.
Marie Madeleine porte la couleur de l'amour, Marie le bleu divin et Salomé le vert de l'espoir.
L'ange d'où vient toute la lumière et qui délimite le Ciel de la terre, désigne le tombeau vide en forme d'église arménienne.
Les linges sont pliés selon l'écriture. Jean qui n'avait pas osé rentrer dans le tombeau les montre à Pierre qui se penche au dessus du cercueil.
Les gardes romains endormis à terre attestent par leur présence que le corps n'a pas été volé comme l'ont essayé de faire croire les pharisiens mais qu'Il est vraiment ressuscité.
Le coq (bleu divin) du tympan symbolise le Christ annonçant le commencement du royaume (fond rouge) : la parousie

Tous les évangiles racontent la scène : Mt.28:1-8 ; Mc.16:1-8 ; Lc.24:1-4; Jn.20:1-10.
La verticale est tracée par le Fils et sa Mère, l'horizontale par les douze apôtres. Le Christ ne porte plus le manteau bleu représenté désormais par la mandorle portée par les anges comme ils ont recueilli son sang lors de la crucifixion. Il porte le rouleau des écritures qu'Il accomplit et bénit le collège des apôtres, Marie au milieu d'eux habillée du bleu divin de son Fils et coiffée d'un manteau royal aux trois étoiles de la Trinité. 
Comme lors de la Cène, les apôtres forment un bloc ocre jaune : terre, joie et jeunesse. Un bloc comme l'Eglise naissante, seuls Pierre, tenant les clefs de l'Eglise et Jean imberbe car encore très jeune et désignant le Christ, sont vraiment identifiés car les autres sont aussi nous.
La flamme de l'Esprit Saint brille au dessus de chacun des apôtres confirmés par la Pentecôte.
La Trinité inspirée du tympan de Noravank montre le Père tenant tendrement la tête du Fils, tous deux reliés par la colombe d' Esprit.

Seul Luc raconte l'Ascension dans son évangile et les actes : Lc.24:50-53; Ac.1:3.

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